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Santé

Infection chronique des voies urinaires : définition, cause, symptômes, traitement

Les infections chroniques des voies urinaires sont des infections des voies urinaires qui ne répondent pas au traitement. Il peut arriver qu’une infection des voies urinaires perdure en dépit de l’administration d’un traitement adéquat, ou qu’elle réapparaisse après le traitement.

Les voies urinaires sont les canaux constituant votre système urinaire. Celui-ci inclut :

  • vos reins : les organes qui filtrent le sang et génèrent des déchets corporels sous la forme d’urine ;
  • vos uretères : les tubes qui conduisent l’urine des reins à la vessie ;
  • la vessie : l’organe qui recueille et stocke l’urine ;
  • l’urètre : le tube qui permet d’évacuer l’urine du corps à partir de la vessie.

N’importe quelle partie de votre système urinaire peut être touchée par une infection des voies urinaires. Lorsqu’une infection est limitée à la vessie, il s’agit d’ordinaire d’un simple inconvénient. Si toutefois la pathologie s’étend à vos reins, il est possible que les conséquences en termes de santé soient graves.

Bien qu’une infection des voies urinaires puisse survenir à tous les âges, elles sont en général plus fréquentes chez les femmes. En fait, le centre national américain d’information sur les maladies rénales et urologiques (National Kidney and Urologic Diseases Information Clearinghouse, NKUDIC) estime qu’une jeune femme sur cinq souffre d’infection récurrente des voies urinaires (NKUDIC).

Types

Les infections des voies urinaires sont d’origine bactérienne. Dans la plupart des cas d’infection des voies urinaires, la bactérie pénètre dans le système urinaire par l’urètre avant de se multiplier dans la vessie. Pour comprendre le développement des infections des voies urinaires, il est utile de les répartir en deux groupes : infections de la vessie et infections urétrales.

Infections de la vessie

Les infections de la vessie (également appelées cystite ) sont pratiquement toujours causées par la bactérie Escherichia coli (E. coli). L’Escherichia coli est un type de bactérie qui vit normalement dans l’intestin des individus et des animaux en bonne santé Dans des conditions normales, elle ne cause pas de problème. Si toutefois elle se fraie un chemin hors des intestins et gagne les voies urinaires, il peut en résulter une infection.

Tel est ordinairement le cas lorsqu’une minuscule, voire microscopique, quantité de matières fécales pénètre dans les voies urinaires. Il est possible qu’un tel incident survienne à l’occasion de rapports sexuels, par exemple, en cas de passage de rapports anaux à des rapports vaginaux sans nettoyage entre les deux. Les rapports sexuels anaux accroissent de manière significative vos risques d’infection des voies urinaires. Une infection de la vessie peut également résulter d’une éclaboussure d’eau des toilettes ou d’un mauvais essuyage.

Infections urétérales

Bien qu’appelées urétrites , les infections de l’urètre peuvent être causées par une bactérie comme l’Escherichia coli, mais peuvent également être causées par des maladies sexuellement transmissibles comme l’herpès, la gonorrhée ou les chlamydiae. Les MST sont rarement à l’origine d’une infection de la vessie.

Risques

Les infections des voies urinaires sont plus fréquentes chez les femmes. Il s’agit de la conséquence de deux aspects différents de l’anatomie humaine de base : tout d’abord, chez la femme, l’urètre est proche du rectum. De ce fait, il est très facile à la bactérie de gagner l’urètre à partir du rectum, en particulier si vous vous essuyez de l’avant vers l’arrière, et non l’inverse. C’est la raison pour laquelle les infections des voies urinaires sont fréquentes chez les fillettes qui ne maîtrisent pas totalement les gestes nécessaires.

Ensuite, chez les femmes, l’urètre est plus court que chez les hommes. La distance à parcourir par les bactéries pour accéder à la vessie, où elles peuvent se multiplier et causer plus facilement une infection, est plus courte.

D’autres facteurs liés à votre style de vie peuvent vous faire courir un risque de développement d’une infection chronique des voies urinaires. L’emploi d’un diaphragme lors de rapports sexuels peut par exemple être à l’origine de problèmes. Les diaphragmes appuient contre l’urètre, ce qui empêche la vessie de se vider complètement. Une bactérie est plus susceptible de se développer dans un résidu d’urine présent dans la vessie. La modification de l’équilibre bactérien du vagin entraîne également un risque accru d’infection chronique des voies urinaires. Si vous recourez fréquemment à des douches vaginales, utilisez des spermicides ou suivez un traitement à base de certains antibiotiques oraux, vous renouvelez régulièrement vos bactéries vaginales. Il peut en résulter une aggravation de votre risque de développement d’infection chronique des voies urinaires.

Il arrive que la ménopause engendre des problèmes similaires chez certaines femmes. La ménopause cause des changements hormonaux qui peuvent, par la suite, entraîner une modification de l’équilibre bactérien du vagin. Il arrive que votre risque d’infection chronique des voies urinaires en soit aggravé.

Symptômes

Symptômes d’infection des voies urinaires affectant votre vessie :

  • mictions fréquentes ;
  • présence de sang dans l’urine ou urine foncée ;
  • sensation de brûlure lors de la miction ;
  • douleur rénale (au bas du dos ou sous les cotes).
  • Lorsqu’une infection des voies urinaires s’étend aux reins, elle peut causer :
  • des nausées et vomissements ;
  • des frissons ;
  • de la fièvre ;
  • de fatigue ;
  • une désorientation mentale.

Diagnostic

Si vous êtes atteint(e) d’une infection chronique des voies urinaires, il est probable que vous avez déjà fait l’objet d’un diagnostic d’infection des voies urinaires par le passé.

Les infections des voies urinaires sont, la plupart du temps, diagnostiquées au moyen d’analyses médicales d’échantillons d’urine. Un professionnel de santé étudie l’échantillon au microscope et recherche la présence de bactéries dans l’urine.

Pour une culture bactérienne urinaire, un échantillon d’urine est placé dans un tube dans le but d’encourager la croissance de la bactérie. Au bout de trois jours, la culture est examinée afin de déterminer le traitement le mieux adapté.

Lorsque le médecin soupçonne l’existence de dommages rénaux, il peut prescrire un scanner des reins. Ces équipements d’imagerie réalisent des images de parties du corps.

En cas d’infection récurrente des voies urinaires, le médecin pourra souhaiter procéder à une cystoscopie. Pour cette procédure, il emploiera un cytoscope, c’est-à-dire, un long tube mince, doté à son extrémité d’une lentille permettant l’examen de l’urètre et de la vessie. Le médecin va s’efforcer de déceler d’éventuelles anomalies ou problèmes susceptibles d’être causés par l’infection des voies urinaires, afin d’éviter une récidive.

Traitement

Les infections des voies urinaires se soignent par un traitement antibiotique d’une durée d’une semaine.

En cas d’infection chronique des voies urinaires, il est néanmoins probable que le médecin va prescrire un traitement antibiotique prolongé à faible dose, dont la durée excède une semaine à compter de l’atténuation initiale des symptômes. Dans de nombreux cas, cette stratégie permet de prévenir la réapparition des symptômes. Le médecin peut également recommander un traitement nécessitant la prise d’antibiotiques après tout rapport sexuel.

En plus des antibiotiques, votre médecin vous recommandera de surveiller de près votre système urinaire. Il pourra, par exemple, vous recommander de procéder à des analyses d’urine à la maison afin de déceler de possibles infections.

Lorsque vos infections des voies urinaires sont liées à la ménopause, il est possible que vous envisagiez une œstrogénothérapie vaginale. Celle-ci pourra limiter votre risque d’infection des voies urinaires, encore qu’une telle thérapie ne soit pas exempte d’inconvénients. Vous devez vous en entretenir avec votre médecin.

Certaines études ont montré que la consommation quotidienne de jus de canneberge pouvait contribuer à minimiser la réapparition des infections chroniques des voies urinaires (Mayo Clinic, 2012). Des recherches plus approfondies sont nécessaires ; si néanmoins vous en appréciez le goût, cela ne peut pas vous faire de mal (à moins que vous ne soyez sous anticoagulants, auquel cas vous devez préalablement consulter votre médecin).

En cas d’infection, il est possible que vous éprouviez une sensation de brûlure lors des mictions. Votre médecin pourra vous prescrire un médicament contre la douleur afin d’insensibiliser quelque peu la vessie et l’urètre, tout en atténuant la sensation de brûlure. Vous pourrez également essayer de placer sur votre vessie un coussinet chauffant ou une bouillote, afin de soulager la douleur.

Prévention

Si vous êtes sujet(te) à des infections récurrentes des voies urinaires, veillez à :

  • uriner aussi fréquemment que nécessaire (en particulier après des rapports sexuels). Ne vous retenez jamais d’uriner !
  • vous essuyer de l’avant vers l’arrière après avoir uriné ;
  • boire de l’eau en abondance (pour éliminer les bactéries de votre système) ;
  • porter des sous-vêtements en coton ;
  • éviter les pantalons moulants ;
  • éviter les diaphragmes et spermicides comme méthodes de contraception ;
  • le cas échéant, utiliser un lubrifiant lors de rapports sexuels ;
  • éviter les bains moussants ;
  • laver régulièrement votre prépuce si vous n’êtes pas circoncis.

Complications

Les personnes atteintes d’infection chronique des voies urinaires risquent des complications. Une infection récurrente des voies urinaires peut éventuellement causer :

  • une infection ou maladie rénale, ou d’autres dommages rénaux permanents, en particulier chez les jeunes enfants ;
  • une sepsie, qui est une complication potentiellement mortelle imputable à une infection ;
  • une septicémie (condition dans laquelle une bactérie pénètre dans le sang) ;
  • un risque croissant d’accouchement prématuré, ou de bébé en sous poids à la naissance.

Pronostic

Les infections des voies urinaires sont inconfortables et douloureuses. Les symptômes disparaissent d’ordinaire avec le traitement. Les patients doivent surveiller leur corps et consulter immédiatement un médecin dès qu’une nouvelle infection se déclare. Le traitement précoce des infections réduit votre risque de complications graves à long terme.

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