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Santé

Insuffisance rénale chronique : définition, cause, symptômes, traitement

Les reins filtrent l’excès de fluides et de déchets du sang. Ces déchets sont alors évacués dans votre urine.

L’insuffisance rénale chronique est la perte de la fonction rénale sur une période de plusieurs mois ou plusieurs années. À un stade grave, des niveaux dangereux de déchets et de fluides s’accumulent dans le corps. Cette condition est également appelée maladie rénale chronique.

Causes

Diabète et hypertension sont les deux conditions les plus courantes à l’origine de l’insuffisance rénale chronique.

Autres causes :

  • maladie rénale congénitale (problème structurel ou fonctionnel existant à la naissance) ;
  • obstruction des voies urinaires (structurelle ou due à des calculs rénaux ou à un cancer) ;
  • lésion rénale ;
  • exposition à certains médicaments ou produits chimiques, et notamment à des médicaments anticancéreux ;
  • troubles auto-immunes ;
  • infections rénales récurrentes ;
  • inflammation du système de filtration des reins (due à une maladie auto-immune, une infection ou une toxine).

Votre risque d’insuffisance rénale chronique est, d’un point de vue statistique, légèrement plus élevé si vous :

  • êtes obèse ;
  • fumez ;
  • êtes atteint(e) d’une maladie cardiaque ;
  • avez un taux de cholestérol élevé ;
  • êtes Amérindien(ne), Afro-américain(e) ou Asiatique-américain(e) ;
  • appartenez à une famille ayant des antécédents de maladie rénale ;
  • êtes âgé(e) de plus de 65 ans.

Symptômes

Aux stades initiaux, une insuffisance rénale chronique ne s’accompagne pas nécessairement de symptômes. En outre, nombre de signes précoces de défaillance rénale peuvent aisément être confondus avec d’autres maladies et conditions. Le diagnostic en est compliqué d’autant.

Au nombre des symptômes précoces peuvent figurer :

  • des nausées et vomissements ;
  • une perte d’appétit ;
  • des démangeaisons ;
  • des douleurs thoraciques ;
  • une hypertension incontrôlable ;
  • une perte de poids inexpliquée.

Les dommages rénaux s’aggravant, des symptômes apparaîtront. Il arrive néanmoins que tel ne soit pas le cas avant que les dégâts ne soient déjà importants.

À un stade plus avancé, les symptômes sont notamment :

  • des difficultés pour demeurer éveillé(e) ;
  • des crampes et mouvements convulsifs ;
  • un engourdissement des membres ;
  • une faiblesse ;
  • une fatigue ;
  • une mauvaise haleine ;
  • un teint plus sombre ou plus clair que d’ordinaire ;
  • des douleurs osseuses ;
  • une soif excessive ;
  • une prédisposition aux saignements et ecchymoses ;
  • des insomnies ;
  • des mictions significativement plus ou moins importantes ;
  • des crises de hoquet ;
  • des chevilles et pieds enflés ;
  • une absence de règles ;
  • un essoufflement.

Les maladies rénales chroniques interfèrent avec l’excrétion de toxines du corps, et la rétention de déchets et de fluides susceptible d’en résulter peut être à l’origine de graves complications. Cette condition peut réduire la production de globules rouges et être cause d’hypertension. Elle peut entraîner une accumulation de fluide dans les poumons et ailleurs. Une insuffisance rénale chronique peut également empêcher le corps d’absorber une quantité adéquate de vitamine D, et peut donc avoir des conséquences sur la santé osseuse. Elle peut aussi causer des dommages nerveux et entraîner des crises de type épileptique.

Diagnostic

Si vous êtes atteint(e) d’hypertension, de diabète ou d’une autre condition qui vous fait courir un risque plus important, le médecin souhaitera sans doute contrôler votre fonction rénale. Vous devrez effectuer des visites de contrôle régulières et informer le médecin de tous symptômes sortant de l’ordinaire.

Examen physique

Lors de la consultation, le médecin procèdera à un examen physique. Lorsqu’une insuffisance rénale entraîne un reflux de fluides dans les poumons ou le cœur, l’examen de ces organes par écoute au moyen d’un stéthoscope permettra de collecter d’importantes informations cliniques.

Analyses de sang et d’urine

Si le médecin estime qu’il est possible que vous soyez atteint(e) d’insuffisance rénale chronique, il prescrira des examens et analyses. Des analyses de sang centrées sur la fonction rénale mesureront les niveaux de déchets dans votre sang. Ces analyses vont mesurer des déchets tels que les niveaux de créatinine (produits de dégradation musculaire) et d’urée sanguine (produit de dégradation des protéines).

Des analyses d’urine seront effectuées dans le but de détecter de possibles anomalies. Les protéines sont, par exemple, normalement présentes seulement à l’état de trace dans l’urine. Un niveau élevé de protéines peut apparaître dans l’urine des mois, voire des années, avant que d’autres symptômes ne se manifestent. Les sédiments et cellules urinaires identifiés dans l’urine seront étudiés en laboratoire.

Tests d’imagerie

Des examens par imagerie, et notamment par échographie, IRM et tomodensitogramme, peuvent permettre d’obtenir des vues plus détaillées des structures rénales.

Biopsie

Lorsque le médecin ne possède toujours pas de certitude quant à l’origine des symptômes, il peut prescrire une biopsie. Celle-ci peut être effectuée à l’aide d’une aiguille (par aspiration) ou par une incision (biopsie ouverte).

Biopsie par aspiration : Le site d’accès au rein est nettoyé rigoureusement et une technique stérile rigoureuse est employée durant la procédure afin de limiter de risque infectieux. Un anesthésique local est administré pour insensibiliser la zone et prévenir l’inconfort et la douleur. Le médecin ou le technicien va insérer dans le rein une aiguille à biopsie spéciale. Un tomodensitogramme ou des ondes sonores haute fréquence seront utilisés pour faciliter le guidage de l’insertion de l’aiguille. Cette procédure, considérée comme faiblement invasive, est la technique employée pour la plupart des biopsies rénales.

Biopsie ouverte : Cette procédure requiert des techniques stériles rigoureuses, une anesthésie générale et une incision chirurgicale pour exposer le rein. Un échantillon tissulaire est prélevé aux fins de biopsie et envoyé au laboratoire pour examen microscopique.

Résultats des tests et suivi

Les résultats de l’examen contribueront à la confirmation du diagnostic et à l’identification, le cas échéant, de la cause de l’insuffisance rénale.

En cas de diagnostic d’insuffisance rénale chronique, des analyses de sang régulières seront nécessaires pour mesurer le taux de diverses substances (comme le calcium, le potassium, le cholestérol, le sodium et le magnésium). Des analyses de la fonction rénale seront également pratiquées pour contrôler les taux de créatinine et d’urée.

Traitement

Il n’existe pas de traitement de l’insuffisance rénale chronique. Vous pouvez toutefois prendre un certain nombre de mesures pour en ralentir la progression.

Traitements médicamenteux

L’insuffisance rénale étant liée à l’hypertension, il est possible que votre médecin vous prescrive un traitement médicamenteux contre l’hypertension. Vous devrez suivre un régime peu salé, le sel étant un facteur d’hypertension.

Il est possible que, pour abaisser votre taux de cholestérol, vous deviez prendre des médicaments appelés statines.

Les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique souffrent souvent d’anémie. Une anémie survient lorsque le corps ne produit pas suffisamment de globules rouges. En cas de maladie rénale chronique, la production d’érythropoïétine (hormone essentielle à la production de globules rouges) ne s’effectue pas normalement et il est possible que vous ayez besoin de suppléments de cette hormone pour accroître votre production de globules rouges. Votre corps ayant besoin de fer pour fabriquer des globules rouges, il est possible que votre médecin vous prescrive également des compléments en fer, en comprimé ou par injection. Dans certains cas, une transfusion sanguine peut s’avérer nécessaire pour améliorer la santé des globules rouges.

Lorsque votre problème rénal est causé par une rétention de fluide, des diurétiques peuvent vous être prescrits pour combattre le gonflement. Les médicaments de cette catégorie causent des mictions fréquentes.

Des suppléments en calcium et en vitamine D contribuent à la protection des os. Si vous êtes atteint(e) de maladie rénale chronique, vos niveaux de vitamine D (essentielle à l’absorption du calcium) sont inférieurs à la normale. Des suppléments en vitamine D permettent de réduire les fractures osseuses. En cas d’insuffisance rénale, le taux de phosphate augmente, ce qui peut réduire l’aptitude de votre corps à absorber le calcium. Le médecin pourra vous prescrire des chélateurs de phosphore, qui sont des médicaments destinés à contrôler vos niveaux de phosphates.

Les antihistaminiques peuvent soulager les démangeaisons cutanées symptomatiques. Des antiémétiques peuvent atténuer les nausées.

Régime alimentaire

Des modifications de votre régime alimentaire peuvent également être nécessaires. Les personnes atteintes de maladie rénale chronique doivent, d’ordinaire, réduire leur apport protéinique. Le traitement des protéines par le corps génère des déchets. Les reins filtrent ces déchets. Un moindre apport protéinique leur facilite la tâche.

Il est possible que vous deviez également surveiller vos niveaux de sel, de potassium et de phosphate. Consultez un diététicien pour modifier votre alimentation en conséquence.

Prenez l’habitude de lire les étiquettes. Même si vous n’ajoutez pas de sel de table au cours de vos repas, de nombreux aliments préparés, comme la soupe en conserve ou des produits de restauration rapide, ont une teneur élevée en sel.

Apprenez à repérer les aliments riches en potassium et ceux, bon pour vous, qui ne le sont pas. Les reins sont chargés de filtrer l’excès de sel de votre corps. Mais lorsqu’ils ne fonctionnent pas bien, ils ne sont pas en mesure de filtrer le potassium de manière adéquate. Pour les personnes atteintes de maladie rénale chronique, un niveau élevé en potassium (hyperkaliémie) peut être mortel et conduire à un fonctionnement cardiaque anormal ou à une paralysie. Au nombre des bons choix d’aliments à faible teneur en potassium figurent le choux, les haricots verts, les fraises, les pommes ou le raisin.

Il arrive que les reins ne soient pas non plus à même de traiter le phosphate. Le phosphate peut également réduire la capacité du corps à absorber le calcium. Les aliments riches en phosphate sont notamment le poisson, les produits laitiers, les œufs et les aliments carnés. Il est possible que vous deviez réduire votre consommation des uns et des autres.

Il est également possible que vous deviez limiter votre consommation de fluide pour alléger la tâche des reins.

Il n’est pas rare que les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique perdent du poids. Veillez à consommer suffisamment de calories provenant d’aliments approuvés et recommandés par votre diététicien.

Mode de vie

Au nombre des autres considérations en matière de style de vie figurent la nécessité d’arrêter de fumer et de se tenir à jour de ses vaccins et notamment du vaccin antigrippal. Avant de commencer un traitement à base de médicaments en vente libre, même occasionnel, parlez-en à votre médecin. Si vous consultez plusieurs médecins, informez-les toujours de votre pathologie rénale.

Traitement de l’insuffisance rénale chronique au stade ultime

En cas d’échec d’une tentative pour contrôler votre condition par un régime ou un traitement médicamenteux, il est possible que vous ayez une insuffisance rénale chronique au stade ultime. Vos reins fonctionnent alors à seulement 10 % à 15 % de leur pleine capacité. Les reins ne sont alors plus en mesure d’éliminer les déchets au rythme auquel vous les produisez. Il existe alors deux traitements possibles : la dialyse ou la greffe de rein. Les médecins s’efforcent de reporter ces options autant que possible car toutes deux comportent des risques importants.

La dialyse est un système destiné à filtrer l’excès de déchets et de fluides de votre sang. Il existe plusieurs manières de parvenir à ce résultat. Les deux principaux types de dialyse sont l’hémodialyse et la dialyse péritonéale. L’hémodialyse consiste à filtrer le sang hors du corps, dans une machine. Une dialyse péritonéale consiste à remplir la cavité abdominale avec une solution spéciale au moyen d’un cathéter. La solution absorbe l’excès de fluide et de déchets, puis elle est drainée hors du corps.

Parce que plusieurs dialyses sont nécessaires chaque semaine, il s’agit d’un changement considérable de style de vie. La dialyse comporte également un important risque infectieux.

La greffe de rein est plus pratique que la dialyse, à condition de disposer d’un donneur compatible. Le donneur doit avoir le même groupe sanguin que le patient en attente de greffe. Le rein d’une sœur ou d’un frère, ou d’un proche parent vivant constitue d’ordinaire la meilleure solution. Il est également possible de recevoir un rein d’un donneur décédé.

Pronostic

Certaines personnes vivent plusieurs années avec une insuffisance rénale chronique. Ceci est possible uniquement si vous parvenez à stopper la détérioration de vos reins par un régime alimentaire et un traitement adaptés. Vous devrez pour cela vous limiter à une alimentation saine pour les reins pour le reste de votre vie.

En cas d’insuffisance rénale chronique au stade ultime, une dialyse ou une greffe de rein est indispensable. Sans une telle intervention, la maladie est mortelle.

La santé de vos reins affecte également celle d’autres organes et systèmes. Au nombre des complications potentielles de l’insuffisance rénale figurent l’insuffisance cardiaque et hépatique, les dommages aux nerfs, les accidents vasculaires cérébraux, l’accumulation de fluides dans les poumons, la stérilité, les dysfonctionnements érectiles, la démence et les fractures osseuses.

Il arrive que les enfants atteints d’insuffisance rénale ne se développent pas normalement du fait de l’incapacité des reins à activer la vitamine D. La vitamine D est essentielle à la croissance osseuse.

L’insuffisance rénale constitue un risque grave pour les femmes enceintes et leurs fœtus à naître. Les femmes enceintes présentant une insuffisance rénale connaissent plus de pré-éclampsies. La pré-éclampsie est un pic de tension qui peut être à l’origine d’une hémorragie cérébrale ou hépatique, et qui peut entraîner la mort de la mère et du fœtus.

Prévention

La plupart des mesures préventives de l’insuffisance rénale chronique constituent des règles de vie saine. Voici quelques lignes de conduite générales :

  • Les femmes et les hommes de plus de 65 ans doivent se limiter à au plus un verre d’alcool quotidien. Les hommes de moins de 65 ans doivent limiter leur consommation d’alcool à deux verres par jour.
  • Maintenez votre tension à un niveau raisonnable.
  • Si vous êtes diabétique, contrôlez votre taux de sucre.
  • Si vous êtes en surpoids, efforcez-vous de revenir à un poids sain. Cela veut généralement dire, consommer moins de calories et faire plus d’exercice.
  • Certains médicaments en vente libre peuvent causer des dommages rénaux. Conformez-vous aux instructions figurant sur l’emballage et prenez uniquement la dose nécessaire. En cas de problèmes rénaux, parlez à votre médecin de la possibilité d’utiliser des médicaments destinés à soulager la douleur.
  • Si vous fumez, arrêtez dès aujourd’hui.

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